Eurocave : des caves à vin fourmisiennes exportées dans le monde entier
Quand il était enfant, le lyonnais René Martin voyait son père placer les bouteilles de vin près de la cheminée avant de les servir, afin qu’elles aient la bonne température. C’est ce rituel qui lui donna l’idée quelques années plus tard des premières EuroCave. Créées en 1976, ces premières armoires climatisées avaient deux objectifs simples : permettre aux particuliers n’ayant pas de cave de faire vieillir leurs bouteilles de vin dans de bonnes conditions, et se rapprocher de la température idéale de service. Malgré le scepticisme ambiant, M. Martin trouve le partenaire idéal en l’usine Bendix de Fourmies, spécialisée dans l’électroménager : les premières caves à vin voient le jour en 1976. C’est le début d’une véritable success story pour Eurocave, dont le siège social est toujours situé en région lyonnaise et le site de production à Fourmies.
Leader mondial de la cave à vin
Malgré plusieurs rachats, Eurocave garde la même philosophie depuis sa création : « nous sommes là pour magnifier le travail du producteur, du vigneron », affirme David Janssens, directeur des opérations et originaire de Solre-le-Château. Et pour cela, l’entreprise, qui se pose en leader sur le marché, peut compter sur des produits sûrs : « nous avons aujourd’hui des caves à vin qui ont près de 30 ans, et sur lesquelles nous ne sommes jamais intervenus depuis la vente ». Des produits qui ne cessent d’évoluer, pour répondre aux exigences du marché : outre les caves à cigare depuis 1992, Eurocave lance régulièrement des nouvelles gammes et de nouveaux modèles : citons le climatiseur Inoa, monobloc le plus silencieux du marché à sa sortie en 2007, « La Petite », premier bar à vins dans une cave de service, ou plus récemment encore, la première cave à champagne, dédiée à la présentation et au service des fines bulles.
Ce savoir-faire est reconnu dans le monde entier, avec un réseau d’experts dans plus de 70 pays, et des clients prestigieux en France et à l’étranger : le Fouquet’s, le Ritz ou le Mandarin Oriental à Paris, mais aussi des hôtels et palaces à Tokyo, Rome ou Tel Aviv. L’expertise du groupe se décline en trois marques : Eurocave, Transtherm et Artevino, avec chacune leurs spécificités et leurs publics cibles. Des centaines de clients, trois marques, mais un seul site de production : Fourmies. L’usine regroupe aujourd’hui plus de 120 employés, pour une production journalière affichée entre 80 et 100 caves.
Des objectifs ambitieux
L’entreprise est en bonne santé, pour preuve la plateforme logistique exploitée depuis 2021 sur la ZAE de l’Espérance, mais se veut ambitieuse. Pour David Janssens, en poste depuis mai 2022, les objectifs sont multiples : doubler le chiffre d’affaires à horizon 5 ans, doubler la surface de l’atelier, et développer la démarche RSE (responsabilité sociétale des entreprises). Ce qui passe par exemple par la réduction de l’empreinte carbone, le passage au photovoltaïque, et l’autosuffisance en énergie et en eau. Tout cela en se rapprochant du 4.0 : l’idée est de préserver la valeur artisanale, aujourd’hui reconnu via le label Entreprise du Patrimoine Vivant, obtenu en 2021, tout en utilisant les atouts du digital. David Janssens explique : « l’idée n’est pas de mettre des robots, mais d’accompagner nos collaborateurs au quotidien, pour leur apporter plus de confort », citant ainsi le « cobot », ou robot collaboratif, sorte de « troisième bras » de l’opérateur, ou l’exosquelette. Une vision qui reste axée sur l’humain, pour une entreprise où la promotion interne est encouragée, où les opérateurs sont polyvalents, et où beaucoup de collaborateurs n’ont connu durant leur carrière qu’Eurocave.
Vers un nouveau site ?
Pour répondre à ces objectifs ambitieux, David Janssens s’appuie sur le « lean management », une méthode de gestion de la production axée sur la chasse au gaspillage, aux déplacements et consommations inutiles. Pour ce faire, il souhaiterait à court terme adosser l’usine à la plateforme logistique. Aujourd’hui, un semi-remorque fait la navette entre les deux sites entre 3 et 9 fois par jour, ce qui entraîne des coûts non négligeables. L’idée première est ainsi de procéder à une extension du site de l’Espérance. De belles perspectives pour une entreprise qui a de la bouteille : Eurocave fêtera ses 50 ans en 2026.
Site Internet : www.eurocave.fr
Facebook : EuroCave