Le bois, une histoire de famille
Dans la famille Fossé, si vous demandez l’arrière-arrière-grand-père, on vous répondra scieur. L’arrière-grand-père ? Spécialisé dans les quilles en bois. Le grand-père ? Constructeur de bâtiments agricoles en bois. Et le père a fondé Fossé SA – Construction bois, désormais gérée par sa fille. Une société qui affiche quarante années au compteur, mais vous l’aurez compris, entre les Fossé et le bois, l’historique est bien plus long.
Trélon – Templeuve – Trélon
Lorsqu’il prend la succession de son père, en 1983, Olivier Fossé est entouré de quatre salariés, dont certains sont encore là aujourd’hui. Aujourd’hui, l’entreprise en compte seize, après avoir culminé à trente employés, suite à la création d’une agence sur la métropole lilloise, à Templeuve. C’est d’ailleurs dans cette agence que Cécile a fait ses débuts dans l’entreprise, après des études en marketing et communication à l’ESC Reims et plusieurs expériences dans divers domaines. « L’avantage d’être à Trélon, c’est qu’on est au cœur de la forêt », précise celui qui est par ailleurs président de la filière forêt bois en Hauts-de-France, « et en créant l’agence de Templeuve, on voulait être au plus près des clients, pour les maisons individuelles ». Mais le maintien de l’agence lilloise a perdu tout son sens au moment du COVID, la crise sanitaire ayant changé les manières de travailler, facilitant notamment le travail à distance. Fossé SA s’est donc recentré sur son siège trélonais de 2000 m², avec un parc de plus de 6000m².
Un matériau qui séduit la commande publique
Il faut dire aussi que les commandes des particuliers ne représentent qu’une infime partie du travail de Fossé SA. Aujourd’hui, la construction bois est tirée davantage par la commande publique, dont les cahiers des charges intègrent une dimension environnementale et sociale forte. Fossé SA utilise des matériaux biosourcés, et des essences locales, comme le bois de peuplier. Parmi les chantiers phares, on peut ainsi citer l’école Jean-Claude Mahy de Féron, le restaurant scolaire de Trélon, ou l’école Aragon de Fourmies, mais aussi bien sûr la salle polyvalente de Trieux, qui en plus d’utiliser le bois, affiche une isolation en paille. Une prouesse technique et un confort fantastique, qui amène de l’inertie, permettant non seulement de moins chauffer l’hiver, mais contribue à des températures plus clémentes l’été.
Modernité et tradition
Le travail du bois induit une organisation bien particulière. Pour ne pas exposer le matériau aux intempéries, l’intervention sur chantier est la plus limitée possible, au profit du travail en atelier, ce qui assure également de meilleures conditions de travail aux compagnons. Des compagnons très qualifiés, polyvalents et formés en continu, qui sont ici depuis longtemps et s’y sentent bien : l’ancienneté moyenne avoisine les vingt ans ! il faut dire que « c’est valorisant pour un chef d’équipe de gérer des chantiers comme celui de Fourmies, qui demandent technicité et rapidité ». Certains ont débuté comme apprentis, et sont maintenant compagnons ou ont intégré le bureau d’études. On compte ainsi des charpentiers, un menuisier, et deux employés au bureau d’études, qui s’occupe des devis, établit les plans, assure les commandes et les suivis de chantier. Côté atelier, les outils ont bien évolué depuis les débuts d’Olivier Fossé, il y a quarante ans : « l’évolution est incroyable : on a bien progressé techniquement. » Les tables d’ossature se lèvent à hauteur pour de meilleures conditions de travail, et la scie numérique permet un gain de temps non négligeable. Cécile Fossé envisage quelques améliorations dans un futur proche, notamment au niveau digital, soucieuse d’améliorer la performance de l’outil : nouvelles tables d’ossatures, révisions de la scie numérique… « l’idée est de moderniser l’atelier même si nous sommes déjà très bien équipés ».
Une entreprise à taille humaine
En écoutant le père, se dessine le portrait d’un homme sage, soucieux de « s’adapter au marché en permanence : ça ne sert à rien d’avoir raison trop tôt, il faut être prêt au bon moment ». Après avoir été fortement concurrencée par les ténors généralistes du bâtiment, la société a vu le marché s’épurer. Aujourd’hui, l’entreprise affiche une taille « commando », toujours en veille, à l’affût, et adaptée au carnet de commandes. Une taille humaine, qu’apprécient particulièrement les Fossé père et fille : « il faut savoir tout faire : être RH, ouvrier, économiste, VRP… acquérir le maximum de compétences à la taille de l’entreprise, être performant dans tous les domaines », explique Olivier. Cécile complète : « on accumule du savoir-faire mais on ne fait jamais deux fois la même chose, chaque projet est différent et nous amène à être polyvalent, on bouge beaucoup, il n’y a ni ennui ni monotonie ». Et si la vie d’une société n’est pas un long fleuve tranquille, si Fossé SA a connu plusieurs réorientations, elle peut aujourd’hui envisager sereinement l’avenir et la passation entre père et fille qui s’opère doucement, certaine que la commande va inexorablement progresser dans les années à venir, confiante en ce matériau d’avenir qu’est le bois.
Site Internet : www.fosse-constructeurbois.fr
Facebook : FOSSE SA – Construction Bois